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elle fuma une cigarette, la serviette sur les genoux, les yeux étincelants.

Il y eut devant elle des allées et venues. Lorsqu’il s’agissait d’un jeune, elle fronçait les sourcils farouchement et cela suffisait d’ordinaire pour mettre en fuite l’audacieux.

Selon les conseils de Célestine, les hommes entre deux âges l’intéressaient davantage ; elle finit même par sourire à l’un d’eux qui portait une barbe carrée, grisonnante. Il possédait une bonne face joviale et lippue d’amateur de Bourgogne.

Il n’hésita pas et fut s’asseoir auprès d’elle. Nullement bégueule, elle continua à sourire, ce qui facilita la conversation.

Cependant, comme malgré tout, elle parlait peu, laissant bénévolement le crachoir à l’autre, celui-ci ne tarda pas à s’exaspérer et passa des discours aux actes.

Sarah souriait toujours d’un air angé-