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— Mais non, c’est le contre-jour qui me fait paraître pâle.

Madame Clarizet sourit, attira sa chaise vers la table et attendit placidement le dîner.

Sarah n’égaya point ce repas de ses propos joyeux, il y avait en son esprit un souci. Elle se remémorait les confidences de compagnes et cherchait à s’imaginer Léon jouant, auprès d’elle, le rôle d’ordinaire dévolu au monsieur.

Cette idée la fit rire : Léon était un petit cousin et non point un monsieur. Il ne serait jamais auprès d’elle qu’un ersatz nécessaire.

Elle fut se coucher plus tôt que d’habitude et s’endormit plus tard. Le résultat fut que le lendemain, en partant au lycée, elle avait les paupières lourdes et les reins brisés.

Cependant, elle souriait à la vie, ne s’émouvant point des légers excès que sa jeunesse robuste rendait supportables.

En classe, elle fit part à une voisine amie