Page:Luisa - La Fille aux voluptés défendues, 1936.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 18 —

Par la fenêtre, Sarah le vit s’éloigner et murmura :

— L’ingrat !

Elle n’eut pas de haine, mais une sourde volonté de vengeance. Elle s’étonnait qu’il n’eût pas autant de curiosité qu’elle-même, tandis qu’elle se sentait prête à lui dévoiler tous ses secrets.

Elle grinça des dents et se jura qu’il les examinerait quand même.

Après un goûter hâtif, elle s’enferma dans sa chambre et imagina les tourments qu’elle infligerait à l’égoïste lorsque l’occasion se présenterait.

Il n’en est pas moins vrai que la soirée entière elle fut troublée par ce souvenir de quelques minutes d’un jeu nouveau.

Son père, en rentrant de la belotte quotidienne, lui caressa la joue :

Un peu pâlotte, fifille, tu travailles trop à tes études.

Elle agita ses boucles brunes en signe de dénégation :