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volupté ; ce fut un plaisir entier, profond, durable, qui la laissa ensuite toute frissonnante, pendant dix bonnes minutes, avec l’impression que des milliers de fourmis lui couraient à travers les entrailles.

Reconnaissante, elle embrassa le jeune homme :

— T’es un beau gosse, aussi je t’adore !

Il en fut convaincu, et l’aima lui-même un peu plus.

Néanmoins, il ne l’accompagna qu’un court chemin. L’apaisement charnel ranimait son égoïsme, il aspirait à d’autres distractions, en particulier à revoir son bookmaker, afin de savoir s’il avait gagné.

Il l’embrassa rapidement aux lèvres, sans grand transport.

Cette fois, pour la jeune femme, ce ne fut point de la rancune qui s’éleva dans son cœur, mais une tristesse.

Elle croyait aimer, se supposait aimée,