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Champs-Élysées, elle aperçut l’élu effondré sur le banc.

Pitoyable, elle pensa :

— Il doit être malheureux, avoir des chagrins conjugaux.

Elle se trompait ; il était seulement torturé par une névrose indécise.

Quand il la vit, il se leva et lui tendit la main. Il avait la paume moite et les doigts frémissant, il souriait d’un air contraint.

À peine assise, Sarah se blottit contre lui et ne tarda pas à l’envelopper du fluide magnétique qui émanait d’elle.

Il manquait habituellement d’audace, aussi se montra-t-il brutal, profitant de ce qu’ils se trouvaient dans une demi-obscurité pour l’attirer contre lui en une étreinte osée.

Pâmée, les yeux blancs, elle bégaya :

— On ne va pas rester là, j’ai froid !

Il acquiesça et l’entraîna. Ce fut elle qui le conduisit en un hôtel que déjà elle avait repéré.