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que répugnance, elle gardait un souvenir désenchanté de sa rencontre avec Odette Laveline.

La chance, sans doute, la favorisa, un passant la considéra avec curiosité ; elle lui sourit avec tendresse. Il revint sur ses pas, la regarda encore et enfin fut s’asseoir auprès d’elle.

Dans la pénombre, il lui parut livide mais beau, d’une beauté presque tragique. En réalité, ce n’était là qu’un jeu de lumière.

Plus jeune que ses prédécesseurs, il pouvait avoir trente-cinq ans. Ses mains étaient fines, son buste svelte, son élégance bourgeoise et sobre. Sarah nota qu’il portait une alliance au médius gauche.

Ce qui lui donnait cette apparence de beauté étrange, c’étaient deux grands yeux noirs qui brillaient de fièvre.

Il regarda la jeune fille et elle frémit, baissant les yeux, subjuguée.

Cependant, ces sortes d’émotions chez elle, duraient peu, elle fit entendre un rire