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ce point, à obtenir une conclusion différente.

Elle fut près d’une semaine à se promener mélancoliquement par les coins sombres dans l’espoir d’être accostée. Elle avait bien un sourire avenant, mais ne possédait point la pratique pour arrêter les chalands. En outre, la température fraîchissait et aux heures où elle se trouvait libre les promeneurs frileux rentraient chez eux.

Le jeudi, à la réunion familiale, elle rencontra Laveline qui la bouda. Un moment, elle avait espéré un raccommodement ; l’attitude du quinquagénaire la découragea.

Le lendemain, frileusement enveloppée d’un manteau de fourrure, elle se blottit sur un banc, priant tout bas ses dieux tutélaires de lui venir en aide. La compagnie d’un homme lui manquait maintenant, elle ne prenait plus qu’un plaisir relatif aux distractions de ses jeunes années. De même le contact des femmes ne lui causait