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encore, dans un intérieur paisible aux habitudes régulières.

Monsieur Clarizet, qui n’aurait jamais inventé la poudre, se constitua cependant une fortune rapide durant la guerre. Trois ans après l’armistice, il se retirait pour ne plus pratiquer que la belote et les plaisirs honnêtes.

Sarah avait alors seize ans, et si elle prisa ce changement dans l’existence, elle n’en dit rien à personne et s’accoutuma vite au demi-luxe nouveau.

Madame Clarizet, en effet, n’avait rien de pervers, elle était grasse, peu portée à l’effort physique. Par contre, d’un heureux caractère, elle souriait à la vie, à son mari, à sa fille ; en résumé, elle ne cessait de sourire.

Cette sérénité de vache laitière ne la portait point aux grandes dépenses de la vie mondaine. Elle préférait un intérieur douillet, une table soignée et une aimable paresse.