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XXV.


Les Noces d’Or de Mgr de Montréal.


Comme de raison, M. Dessaulles, vous trouvez mauvais que Mgr de Montréal ait eu ses Noces d’Or. Vous les dépréciez, et vous dites que ce fut une affaire montée par l’Évêché. Vous donnez clairement à entendre qu’on n’aurait pas dû se réjouir dans le Seigneur, à l’occasion du cinquantième anniversaire de Mgr de Montréal, lorsque vous, l’aimable et le pur M. Dessaulles, vous étiez plongé dans le deuil le plus complet, étant toujours sous le coup d’une indélébile flétrissure, depuis que Rome a condamné votre belle dissertation, la jugeant inepte et impie. Quelle indécence que de se réjouir, lorsque vous êtes dans la tristesse à propos de votre cher Institut !

Si les Noces d’Or ont été une affaire montée par l’Évêché, elles ont tout de même été magnifiques. Cela prouve que l’affaire a été montée à propos, quoique vous en disiez, et parfaitement du goût de tout le monde. Lorsqu’on donne abondamment, sans y être obligé et encore moins forcé, c’est signe que le cœur seul pousse à agir. Tout ce qui procède du cœur est incompréhensible pour vous, qui n’en avez jamais eu.

C’est une simplicité de premier ordre, et à laquelle on ne croirait pas, si vous ne vous étiez donné la peine de la faire imprimer, que de soutenir qu’une fête telle que les Noces d’Or de Mgr Bourget, fête à laquelle étaient conviés, non seulement les prêtres du diocèse de Montréal, mais aussi ceux des autres diocèses de la province ecclésiastique de Québec, de même qu’un certain nombre de laïques, dut se faire sans organisation aucune. Vous vous donnez le souci, vous et les vôtres, très-pieux M. Dessaulles, d’organiser de simples pique-niques, même des bals masqués ; pourquoi ne serait-il pas de la plus haute convenance d’organiser une fête religieuse d’un caractère tout-à-fait extraor-