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Ces paroles, qui sont d’un saint, et d’un grand pape, sont délicieuses. S’il y avait eu des journalistes, et surtout des pamphlétaires au temps de Saint Paul, ils n’auraient pas manqué de hurler aux quatre vents qu’il était un fanatique, un contempteur de l’autorité, un révolté, un schismatique. Ils n’auraient pas manqué surtout de qualifier d’abominables les écrits où le grand apôtre dit que Saint Pierre est répréhensible ; ils auraient enfin porté le zèle jusqu’à vouloir que les fidèles désavouassent les écrits de Saint Paul et en fissent litière. On se divertirait bien à leurs dépens aujourd’hui !

Comme vous dites, M. Dessaulles, on tire de grands avantages de la connaissance de l’histoire ecclésiastique ; mais il faut la bien connaître.

XXII.


Question de l’Université.


Dans les débats, qui ont eu lieu relativement aux démarches faites pour obtenir une Université catholique à Montréal, on a démontré que l’Université-Laval ne remplit pas le but qu’elle était destinée à atteindre, pour l’excellente raison que son enseignement, dans ses principales parties, se donne en dehors de toute religion, c’est-à-dire au seul point de vue de la science naturelle. Pour l’homme surnaturalisé, comme il l’est, le naturel seul ne suffit plus.

Vous prenez note, M. Dessaulles, de ces accusations portées contre l’Université-Laval, afin de faire voir d’abord qu’on ne se ménage pas entre ecclésiastiques, puis ensuite de prouver qu’on ne peut rien dire de plus injurieux à l’adresse d’une institution qui est dirigée par des prêtres et sous la surveillance de l’archevêque, que ce qu’ont dit les écrivains catholiques.

Vous vous trompez, M. Dessaulles, et, de plus, vous voulez tromper les autres. Lorsque les écrivains catholiques ont attaqué l’Université-Laval, ils n’ont jamais prétendu que les prêtres qui la dirigent ont agi avec malice en ne christianisant pas assez l’enseignement qui se donne sous leur égide. Ils savaient fort