je vous en ai longuement parlé ailleurs, et je vous ai démontré que ces libertés sont fausses et que leur vrai nom est la licence.
Quant aux établissements d’éducation que le clergé ne contrôle pas, il est dans l’ordre qu’ils disparaissent, puisque tout enseignement, d’après la volonté bien formelle de Dieu, doit venir de l’Église ou être surveillé par elle. Les impies de votre trempe ne veulent pas qu’il en soit ainsi, car, sachant que l’éducation fait l’homme, ils n’ont rien tant à cœur que d’endoctriner la jeunesse, afin de lui inoculer la haine dont ils sont animés contre Dieu et son Église, et par suite de s’en servir pour réaliser leurs criminels desseins. Partout où vos pareils ont réussi à se rendre maître de l’éducation de la jeunesse, il s’est échappé des flancs maudits de leurs institutions une engeance stupide et féroce qui n’a su que se gorger de sang et se vautrer dans la plus hideuse de toutes les fanges. Vos derniers élèves sont les Communeux et l’on n’ignore pas ce que valaient leurs doyens.
Voyant vos réclamations inefficaces et vos écoles désertes, vous plaignez cette pauvre jeunesse que façonne le clergé, lequel, par des souplesses infinies, les plus gracieuses mines, travaille à ne la faire penser que par lui, et l’empêche de se livrer à des études approfondies, à examiner le pour et le contre. Triste et déplorable lacune dans l’éducation, en vérité, que d’ignorer ce que disent les sots et les impies ! Lorsqu’on sait que vous, M. Dessaulles, êtes un des plus brillante nourrissons du système que vous préconisez, on se sent peu de goût pour en essayer. Il vous faut nécessairement changer d’allures, si vous désirez devenir populaire.
Les immunités ecclésiastiques, immunités personnelles, réelles et mixtes vous mettent en fureur. Mais rappelez vous donc, pacifique et charitable M. Dessaulles, que l’Église se gouverne par elle-même, indépendamment de tout autre pouvoir, et que conséquemment elle peut établir les immunités qu’elle jugera convenables, et que ces immunités valent, malgré vos protestations. D’ailleurs, pourquoi tant parler contre les immunités ecclésiastiques lorsque tous les gouvernements, même les gouver-