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« Saint Louis, dit-on, a désapprouvé la conduite des Papes. Il n’y a rien dans son histoire qui confirme cette assertion… On dit encore que c’est à saint Louis qu’il faut faire remonter ce qu’on appela dans la suite les libertés de l’Église gallicane. On s’appuie surtout pour cela sur une pièce, la Pragmatique sanction, qui est loin d’être authentique… En supposant cette pièce authentique dans tous ses articles, il ne s’y trouverait rien de contraire à l’infaillibilité dogmatique du Souverain Pontife ; il n’y aurait même rien d’hostile au Saint-Siège, excepté dans le sixième article qui se lit comme suit :

« Nous ne voulons aucunement qu’on lève ou qu’on recueille les impôts et les charges que la cour de Rome a imposés ou pourrait imposer aux églises de notre royaume, si ce n’est pour une cause urgente, et de notre plein et libre consentement. »

« Mais on a prouvé péremptoirement que ce dernier article ne se trouve pas dans les plus anciens textes ; il est démontré que c’est une addition faite dans un temps où la cour de France était en querelle avec le Saint-Siège, probablement sous Phillippe-le-Bel… La date de l’acte, 1268 ou 1269, qui est la date de la plus intime amitié du Pape et du Roi, suffirait seule à le faire rejeter, et les expressions qui s’y trouvent en réfutent complètement l’authenticité. » Et, en effet, la prétendue Pragmatique sanction de Saint Louis, commence par ces mots : Ad perpetuam rei memoriam, formule dont jamais les rois de France ne se sont servis, et qui est propre aux actes Souverains de la Papauté,

Voilà, M. Dessaulles, comment vous et les vôtres, qui êtes des menteurs-nés, tant vous êtes possédés de l’esprit de haine contre l’Église, écrivez l’histoire des saints et des Papes.