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prescrivait des choses immorales, il faudrait nécessairement en conclure que Dieu est le mal, ce qui est le plus abominable des blasphèmes. C’est cependant ce que vous dites, car vous prétendez que les lois de l’Église, c’est-à-dire le droit canon, ne sont qu’une prodigieuse compilation de principes faux et de contradictions étonnantes.

Du droit canonique, vous ne connaissez très-certainement que le nom et pas davantage. Vous êtes si ignorant que vous n’avez pas même le triste et honteux mérite de tirer de votre propre fonds les énormes bêtises dont vous émaillez chaque paragraphe de votre Grande Guerre ; vous copiez servilement, sans vous occuper de contrôler leurs avancés, les auteurs impies qui servent de pâture aux intelligences étiques et dévoyées que l’on voit fréquenter l’Institut-Canadien. Si le droit canonique est ce que vous affirmez, pourquoi ne le faites-vous pas honnêtement voir ?

Pourquoi ne tentez-vous pas non plus d’établir par des preuves, qui aient au moins une apparence de valeur, les autres accusations calomnieuses que vous lancez à la face de la sainte Église ? Selon vous, parangon de justice et d’honnêteté, elle vit de fraudes et d’injustices ; elle veut bouleverser le monde en substituant la rapine au droit ; elle entrave le libre développement de l’intelligence dans les maisons d’éducation soumises à son contrôle ; elle enlève les enfants à leurs parents ; elle accapare la fortune publique et veille au chevet des mourants pour s’approprier leurs dépouilles ; que ne démontrez-vous par des faits concluants et bien attestés que vos affirmations ont un fondement quelconque ? Ah ! c’est que vous sentez bien que la tâche est de tout point impossible. Mais, disciple de Voltaire, imprégné de son esprit satanique, vous accumulez mensonges sur mensonges, sûr qu’il en restera toujours quelque chose dans l’esprit de quelques-uns de vos lecteurs, et ce résultat satisfait la haine qui vous tourmente. Vous bâtissez une Église imaginaire et vous la faites à l’image de votre cœur, cloaque où grouillent toutes les basses convoitises, et puis ensuite vous jetez les hauts cris, vous feignez l’indignation et l’épouvante. Si vous aviez le