lui-même, de conduire les hommes dans les voies du salut, il en résulte que, à priori, on peut affirmer, sans crainte aucune de se tromper, que le droit ecclésiastique a toujours été conforme à la plus stricte équité. Ce que dit le bon sens chrétien, l’histoire, tant ancienne que moderne, vient le confirmer, et nombre de protestants l’ont eux-mêmes reconnu. La preuve, c’est que pendant le dernier concile général, le célèbre protestant anglais, M. Urguhart, était à Rome, suppliant tous les jours le saint concile de développer les principes du droit politique chrétien, et de lui donner la haute sanction de son autorité.
Qu’il y ait eu, dans le cours des siècles, des variantes dans le droit ecclésiastique, rien de surprenant, et cela devait être. Nos assemblées législatives reconnaissent, par la tenue annuelle de leurs assises, qu’à des besoins ou à des progrès nouveaux il est nécessaire d’apporter des modifications dans l’application des principes du droit, non pas parce que plusieurs d’entre eux venant en concurrence et devant être appliqués simultanément, il faut en prendre la résultante, c’est-à-dire, adopter une solution qui les satisfasse tous sans en blesser aucun.
Cela explique comment il se fait que l’Église ait donné des solutions diverses aux questions proposées relativement au prêt à usure. Le principe est toujours là, consigné dans les saintes Écritures : le prêt par lui-même ne doit absolument rien rapporter. Mais il peut arriver, et de fait la chose a eu lieu, que le prêt d’argent, eu égard aux circonstances qui l’accompagnent, permette d’exiger quelque chose à son occasion. Ce quelque chose s’apprécie diversement, suivant les diverses circonstances. L’Église l’a toujours ainsi compris et enseigné. Tant que ces circonstances ne se sont pas présentées, elle a strictement défendu le prêt à usure, et elle le devait. Elle l’a permis, dans de justes limites, sitôt que les circonstances, devenues autres, l’ont exigé. En cela, comme en toutes les autres matières, l’Église a une fois de plus prouvé qu’elle est dirigée par la sagesse d’En-Haut.
C’est ici le lieu de vouer à l’exécration publique cette phrase, la plus inepte qu’aient jamais écrite les impies et que vous nous