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concerne sa validité. Il n’a que le droit de législater sur ses effets civils, et l’Église, n’ayant jamais prétendu le contraire, n’a jamais tenté non plus de porter atteinte à ce droit.

Ayant reçu le pouvoir de tout lier et de tout délier sur la terre, il n’est pas étonnant qu’elle en ait usé en établissant des empêchements dirimants de mariage, et, comme elle est constamment dirigée par le Saint Esprit, selon la promesse qui lui a été faite, il faut nécessairement croire qu’elle a été divinement inspirée lorsqu’elle a établi ceux qui ont été en vigueur dans le cours des différents siècles.

Contre ce pouvoir qu’a l’Église de créer des empêchements de mariage, sous peine de nullité et de péché grave, vous raisonnez de la manière suivante : « Tel degré de parenté, qui constituait jadis un empêchement dirimant de mariage, a depuis longtemps cessé de produire l’effet qu’on lui attribuait ; donc, l’Église met des péchés là où il n’y en a pas, et c’est tellement vrai que ce qui a été péché jadis est aujourd’hui devenu indifférent, même acte de vertu. »

Après avoir proféré ces hideux blasphèmes, vous ajoutez que l’Église, par les empêchements de mariage et autres prohibitions, tout-à-fait illégitimes, selon vous, n’a d’autre but que de se créer des revenus en calculant sur la bonne foi du peuple et en en abusant.

Permettez-moi de vous le dire : vous êtes un fourbe fieffé et un insigne calomniateur. Vous le sentez vous-même ; je dirai plus, vous le savez fort bien ; mais le plaisir que vous trouvez à satisfaire vos haines sacrilèges l’emporte sur l’amour de la vérité.

Tout ce que vous avez dit et tout ce que vous direz contre l’Église se trouvant réfuté dans le chapitre précédent, je ne vous cite que pour vous livrer à la vindicte publique. Toutefois, je ne puis m’empêcher de faire apprécier à leur juste valeur les gens de votre espèce, puisque vous m’en fournissez l’occasion. Quand il s’agit de certaines questions, vous criez contre l’Église, parce qu’elle vous oppose constamment son Non possumus, et vous l’accusez de ne savoir pas ou de ne vouloir pas être de son temps. Sur d’autres questions, quand elles viennent à être trai-