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« Epicure me plaît et ses dogmes sont forts. »
Molière


Ce livre — jadis tiré à petit nombre et vite épuisé — a paru dans un temps (1876) où il existait encore quelques convictions — philosophiques — et même quelque enthousiasme littéraire.

L'allure fringante de l’introduction, l’apologie à outrance de certaines erreurs, simplement négligeables, semblent d’un autre âge.

Modérer l’une ? tempérer l’autre ?

A quoi bon ?

Mieux vaut laisser à l’œuvre son caractère, sa jeunesse, archaïque aujourd’hui.

Pendant dix années de luttes, de douleurs nationales, mais aussi d’espérances — hélas ! misérablement déçues, — le grand poète romain a été mon réconfort, mon ami.

Cette traduction est le fruit d’une intimité passionnée et reconnaissante. Il n’y sera rien changé.

Des Templa serena, des calmes retraites où l’âge va me confiner, je souhaite — mais sans illusion — à cette ombre fidèle de Titus Lucretius Carus bon retour au pays des vivants.

1876-1898