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seignement. — L’Alazon n’a point changé de nom ; il se nomme encore aujourd’hui Alazon ou Alazan. Il descend du Caucase et se jette dans le Cyrus. Il séparait l’ancienne Albanie de l’ancienne lbérie, comprises maintenant toutes deux sous le nom de Géorgie. — Le Toras dont il est ici question ne peut pas être le même fleuve cité plus haut, v. 84, sous le nom de Tyras ; c’est sans doute Torus qu’il faudrait lire, fleuve de la Colchide dont parle Strabon au livre xi. — L’Évarchus est une rivière qu’on ne sait où placer, mais qui n’est certainement pas celle que Pline et Strabon mettent dans la Paphlagonie, près de Sinope.

v. 106. Drancæa. Les Drancéens ou Drangéens habitaient au delà de la mer Caspienne une contrée qui fait aujourd’hui partie du Sigistan. — Les portes Caspiennes étaient situées au midi de la mer Caspienne, à quelque distance de cette mer. On les a quelquefois confondues avec les portes Caucasiennes, Caucasiæ ou Sarmaticæ pilæ, passage fort étroit, dans les montagnes de l'Ibérie, fermé, selon d'Anville, Géog. anc., ii, p. 119, 123, d’une porte que défendait par derrière un boulevard ou une forteresse nommée Cumania, et qui s’appelle maintenant Tatar-Topa.

v. 107. Turba canum. Cicéron, dans ses Tusculanes, i, c. 45, parle de ces chiens belliqueux ; seulement il les place dans l’Hyrcanie. Les Caspiens, peuples qui habitaient le long de la mer Caspienne, depuis le fleuve Cyrus ou Kur jusqu’au midi de cette mer, s’en faisaient d’utiles auxiliaires dans les combats. On prétend même qu’ils se faisaient un honneur d’être dévorés par eux.

v. 114. Hyrcanis. À la suite des Caspiens, dit Pline, vi, c. 18, sont les Hyrcaniens qui donnent leur nom à la mer qui baigne leurs rivages. Ammien Marcellin les peint comme un peuple chasseur. L’Hyrcanie, selon Hardouin, se nomme aujourd’hui le Tarabestan.

v. 118. Lagea. On sait que le premier des Ptolémées, qui fonda sa dynastie en Égypte, s’appelait Lagus ; de là les terres Lagides, Lagea novalia, pour désigner l’Égypte. La Panchaïe, c’est-à-dire l’Arabie Troglodyte, dont cette province était une partie.

v. 1 20. lberia. Les Ibériens, dit Dion Cassius, habitaient les terres qui sont en deçà et au delà du fleuve Kur, voisins par conséquent des Arméniens du côté du couchant, et des Albaniens du côté du levant. Ils ne furent jamais soumis aux Mèdes, ni aux Perses, ni même à Alexandre. ; seulement ils furent battus par Pompée.

v. 122. Neurus. Les Nèvres, suivant Pline, iv, c. 26, habitaient depuis Taphra, aujourd’hui Précop, jusque bien avant dans l’intérieur du continent, dans ce qui est aujourd’hui la partie la plus orientale de la Lithuanie. Ils enlevaient les femmes, les jeunes filles, les jeunes garçons, et élevaient ces derniers dans leurs mœurs. Les Iazyges étaient établis au-dessus du Palus-Méotide, et on les retrouve encore entre la Dacie et la Pannonie. Ils sont encore connus en Hongrie, dans les environs d’une ville, à la hauteur de Bude, appelée Jaz-Bérin, nom qui signifie fontaine des Iazyges. D’Anville, Géog. anc. s i, p. 320. Il y a plus ; la nation des Iazyges, selon Windisch {Géographie ancienne), se retrouve sans altération dans la contrée appelée encore Jaszag. C’est un petit district, sur la Theiss, de 4 milles de long, sur 3 à 4 de large, entre les comitats d’Hervesch, Solrock extérieur, et de Pesth.

v. 129. Micelæ. Il paraît que ce nom des Micèles et des Cesséens a été altéré dans le texte. On ne trouve nulle part des traces de ces deux peuples. — Les Arimaspes habitaient un pays montueux, non loin de la Caspienne, et appartenaient tout ensemble à l’Europe et à l’Asie, se trouvant aux confins de l’une et de l’autre. Les anciens ne leur donnaient qu’un œil (Hérodote, iv, c. 27). Ils les représentaient sans cesse en guerre avec les griffons, et cherchant à leur arracher l’or des mines que ces monstres, moitié quadrupèdes, moitié oiseaux, voulaient se réserver. — Les Auchates ou Auchètes, comme les appelle Pline, étaient répandus sur les bords de l’Hypanis, qui prenait sa source dans leur pays. De là ils s’étendirent jusqu’au bord du Tanaïs, dont ils détruisirent les anciens habitants.

v. 135. Thyrsageten. Les Thyrsagètes ou Thyssagètes habitaient au delà du Méotis, dans l’intérieur des terres, à la suite des Auchates, des Nèvres et des Gélons.

v. 143. Eumeda. On ignore si c’est ici le nom d’un peuple ou d’une montagne.— Les Exomates, appelés Jaxamathes par Étienne de Byzance, habitaient le long du Méoti, près du lieu où fut bâtie depuis la ville d’Azof. — Les Torins ou Toriniens ne sont mentionnés par aucun géographe ancien. — Les Satarques habitaient au delà du Tanaïs. L’intérieur de la Chersonèse Taurique était aussi occupé par eux et par les Tauriques.

v. 151. Centoras. Ce peuple n’est cité nulle part. — Les Choatres sont indiqués dans Pline, vi, c.7, qui les place un peu avant les Dandarides et les Thyssagètes. L’art de la magie semble être inhérent au territoire de Colchos ; car, en Mingrélie, des papas, remarquables par leur ignorance, selon Chardin, Voy. en Perse, i, p. 69, se vantent de prédire l’avenir.

v. 161. Ballonoti. Ainsi nommés, suivant quelques-uns, de la ville de Bélia, qu’on trouve après Apollonie, dans la partie de la Thrace qui borde le Pont-Euxin. — Les Mèses habitaient le pays qui répond en général à ce que nous nommons la Servie et la Bulgarie. — Les Sarmates étaient proprement ce peuple que les anciens appelaient, comme les Agathyrses, Hamaxobii, de sa manière de vivre dans des cabanes traînées sur des chariots. Plus tard le nom de Sarmates ou Sauromates fut donné à tous les peuples qui habitaient les pays situés en Europe et en Asie, sur les deux rives du Tanaïs, lequel, vers le bas de son cours tendant au Palus-Méotide, divisait la Sarmatie d’Europe de la Sarmatie d’Asie.

v. 317. Te quoque, Canthe. Voyez livre i, v. 451, où le poëte annonce le genre de mort qui attendait Canthus. Tout le passage consacré ici à décrire les luttes engagées sur le corps de Canthus est une imitation presque littérale des combats qu’Homère fait livrer sur le corps de Patrocle. Valérius fait jusqu’à la comparaison du corroyeur que les modernes ont tant critiquée. Voyez le xxiie chant de l’Iliade.

v. 375. Pelta. Le pelta des Amazones était un bouclier très-court, échancré comme la lune dans son croissant.

v. 383. Machina muri. On sait que, dans la défense des places, les anciens se servaient de tours de bois exhaussées sur les murs, et qui dominaient les tours que les assiégeants employaient aussi pour l’attaque.

v. 387. Falcatos... axes. Les chariots armés de faux furent très-anciennement employés dans les combats, chez les peuples de l’Orient.

v. 410. Non tam fœda. Valérius parle ici d’un désastre arrivé dans les dernières années du règne de Néron, et dont le souvenir était encore très-récent. Voici comment le rapporte Tacite. « À quelques jours de là, on apprit la perte de la flotte. Ce malheur n’était pas le fruit d’un combat ; car il n’y eut jamais une paix si profonde. C’était Néron qui avait fixé un jour précis pour le retour de la flotte en Campanie, sans excepter les hasards de la mer ; aussi, quoiqu’elle fût très-menaçante, les pilotes partirent de Formies. Comme ils s’efforçaient de doubler le promon-