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vire Argo ; il ne faut pas les confondre avec le gardien d’Io. Les poëtes ont beaucoup varié sur le nombre d’yeux qu’ils attribuent à celui-ci ; mais toutes ces variations semblent dériver de l’épithète antique de πανόπτης, qui désignait un homme prudent et attentif.

v.373. Ultima tum patriæ… ripæ. Les bords de l’Inachus. Ce fleuve du Péloponnèse reçut son nom d'Inachus, fils de l’Océan et de Téthys, et l’un des premiers rois des Argiens. Il était consacré à Junon, de même qu’Argos. Du temps de Lucien, ce fleuve n’existait plus, on n’en voyait plus que le lit.

v. 374. Amymone. Amymone, fontaine de l’Argolide, près de Lerne. — Mésséis et Hypérie, autres fontaines du même pays citées par Homère, Iliad., vi, v. 456.

v. 384. Arcadio. Mercure, né sur le Cyllène, montagne d’Arcadie, avait inventé la flûte de roseaux ou le chalumeau. On attribue à Pan l’invention du pipeau.

v. 390. Harpen. Harpé, nom de l’épée de Mercure, qui vient d’ἁρπάζω, d’où sans doute notre mot harpon, harponner. Elle était courbée en faucille.

v. 408. Pharia. L’Égypte, ainsi nommée de la petite île de Pharos, autrefois éloignée du continent d’un jour de navigation. C’est dans cette île qu’au rapport de Strabon, xvii, et de Pline, xxxvi, c. 18, s’élevait cette fameuse tour à plusieurs étages, bâtie d’une pierre blanche comme la neige, qui portait le nom de Phare, et qui passait pour une des merveilles du monde.

v. 417. Spectat ab arce. Io devint une divinité égyptienne sous le nom d’Isis. Les Égyptiens avaient l’aspic en grande vénération, et cet attribut appartenait particulièrement à Isis. Les monuments de ces peuples nous offrent ordinairement Isis avec un aspic sur le front ; et c’est de là sans doute que les rois égyptiens portaient des aspics sur leurs diadèmes. Élien, vi, c. 38, et Macrobe, i, c. 20.

v. 425. Phinei. Phinée, qui avait régné d’abord à Salmydesse et à Phinopolis, en Thrace, en fut exilé par ses sujets, et vint conduire une colonie de Thyniens et fonder une seconde Phinopolis sur les côtes d’Asie, tout près des Cyanées et des bouches du Bosphore. Il donna aux lieux, aux villes de ses nouveaux États, les noms des lieux et des villes d’où il avait été exilé, et appela Thynias, une île et un cap de l’Asie, du nom du golfe et du promontoire Thynias, près de Salmydesse. C’est probablement dans cette autre Phinopolis, située en Asie, avant les Cyanées, sur la rive orientale du Bosphore, qu’il reçut les Argonautes. — On ignore d’ailleurs de quelle nature était l’indiscrétion qui valut à Phinée les malheurs dont il fait plus loin le récit. On peut en comparer la description avec celle de Virgile, au livre iii de l’Énéide.

v. 465. Actææ... sororis. Cléopâtre, sœur de Zétès et de Calaïs, est appelée Athénienne, Actæa à cause de sa mère Orithyie, fille d’Érechthée, roi d’Athènes.

v. 513. Strophadas. Ce sont deux écueils plutôt que deux îles, situés à 35 milles au midi de Zante. Leur nom de Strophades, mot grec qui signifie retour, leur fut donné parce que Zétès et Calaïs, arrivés à ces îles, ne poussèrent pas plus loin leur poursuite et s’en retournèrent chez Phinée. Plus anciennement, on les appelait Plotæ.

v. 524. Mox tamen : Zétès et Calaïs furent percés par les flèches d’Hercule. C’étaient eux qui avaient montré le plus d'animosité contre lui, et qui pressèrent le départ, lorsque les Grecs voulaient rester pour l’attendre.

v. 589. Proxima regna Lyci. Lycus, roi des Mariandyniens.

v. 595. Acheron. Le promontoire Achérousias est sur la rive du Pont-Euxin, près d’Héraclée. C’est de ce cap, vers le bord de la mer, que sort du fond de la terre, par une large caverne, le fleuve Achéron. La peinture que fait Apollonius (ii, v. 728 ) de ce cap et de ce fleuve, et après lui Valérius, qui n’a fait presque que la traduire et l’abréger, a été vérifiée par Tournefort, qui les a reconnus dans tous leurs détails.

v. 599. Carambin. Promontoire de la Paphlagonie. — Ancon. Golfe de l'Euxin, entre Amisus et l’embouchure du Thermodon.

v. 604. Enyo. Selon Apollodore, ii, c. 4, Ényo était fille de Céto et de Phorcus, et sœur de Gorgone. Les poëtes romains la prennent souvent pour Bellone, déesse de la guerre : civilis Enyo, navalis Enyo, dit Martial, vi, carm. 32, v. 1 ; Martia Enyo, dit Stace, Thébaid., v, v. 155.

v. 611. Chalybum. Voyez la note du v. 142 du livre v.

v. 631. Me Pangææ. Le Pangée, grande et haute montagne, règne du sud au nord, le long et à l’ouest du fleuve Nestus. On le nommait anciennement Mons Caramanius.

v. 671. Fulmineam jaculata. Pallas était la seule des déesses et des dieux qui put lancer la foudre de Jupiter, et qui eût la clef de l’arsenal où elle était enfermée, comme nous l’apprend Eschyle, Euménid., v. 818.

καὶ κλῆδας οἲδα δωμάτων μόνη τεῶν
ἐν ᾧ κεραυνός ἐστιν ἐσφραγισμένος.

v. 698. Rhebœ. Ce Rhébas, aujourd’hui Riva, qu’Apollonius appelle un fleuve rapide, que Denys Périégète, vers 796, nomme un des plus aimables fleuves qui traînent leur onde sur la terre, n’est plus, dit Tournefort, tom. ii, p. 177, qu’un ruisseau bourbeux, large à peu près comme la rivière des Gobelins, qui prend sa source vers le Bosphore, dans un pays assez plat, d’où il coule dans des prairies marécageuses, parmi des roseaux.

v. 701. Theseusque comes. Le scholiaste d’Apollonius, i, v. 101, rapporte que Pirithoüs voulant enlever Proserpine, sollicita le secours de Thésée ; puis qu’étant descendus tous deux dans l’enfer par la bouche du Ténare, et s’étant assis sur des pierres qui étaient sur leur route, ils y restèrent attachés sans qu’il leur fût possible de se relever. Quelque temps après, Hercule descendit aux enfers pour enchaîner Cerbère, délivra Thésée, et laissa Pirithoüs, qui avait voulu de dessein prémédité commettre l’attentat contre Proserpine, et qui y avait associé Thésée, presque malgré lui.

v. 714. Non alibi effusis. L’auteur veut dire seulement que nulle autre mer ne présente des golfes aussi profonds, et que cette mer, réunie à celle d’Azof, qui communiquait elle-même avec la mer Caspienne par un golfe assez large, le disputait en grandeur à la Méditerranée, en comprenant même dans l’étendue de celle-ci les deux golfes des Sirtes, lesquels ne sont presque que des bancs de sable, à peine couverts d’eau dans beaucoup d’endroits.

v. 718. Non septemgemini. Valérius suit ici l’opinion de Strabon, qui donne sept embouchures à l’Ister ou Danube ; d’autres ne lui en donnent que six. Ce fleuve prend sa source, selon Hérodote, près de la ville de Pyrène, dans le pays des Celtes. En effet, le Danube sort d’une montagne de la forêt Noire, nommée anciennement Abnoba, actuellement Brenner, mot qui veut dire en allemand la même chose que Pyrène en grec. — Le Tanaïs ou Don prend sa source dans la province de Rézan, en Moscovie, et vient se jeter dans le Palus-Méotide ; il sépare l’Europe de l’Asie — Le Bycès est un lac, autrement nommé Sapra ou mer bourbeuse, qui verse dans l'Euxin une énorme quantité d’eau. — L’Hypanis, ou le Vardanius de Ptolémée, descend du Caucase, et se rend dans le Bosphore