Page:Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/615

Cette page n’a pas encore été corrigée

fertile, que plusieurs poëtes grecs se sont encore servis du mot Gargare pour désigner une abondance, une fertilité extraordinaires.

v. 364. Saturnia sidera. Les constellations pluvieuses. Saturne était regardé comme le dieu de la pluie. Servius, ad Georg., i,v. 336.

v. 414. Raptus expresserat. Ganymède était fils de Tros. Hyginus lui donne pour père Assaracus. Suidas, Eusèbe et Cédrénus disent qu’il fut enlevé par Tantale, et que ce fut pour cela que Tros déclara la guerre à ce roi.

v. 427. A Castore pendet. Les anciens prononçaient plus souvent le nom de Castor, et taisaient celui de Pollux. Suétone en donne un exemple : « Nec dissimularet collega ejus M. Bibulus evenisse sibi quod Polluci. Ut enim geminis fratribus in foro constituta tantum Castoris vocaretur ; ita suam Cæsarisque munificentiam unius Cæsaris dici. » In Julio Cæs. c. 10.

v. 431. Electria tellus. Cette Électre qui donna son nom à l’île de Samothrace, que les anciens nommaient aussi Electria, était fille d’Atlas et mère de Dardanus. Le nom de Samothrace se retrouve dans celui de Samandrachi, qu’elle porte aujourd’hui. Hérodote, xi, c. 51, dit que les Pélasges qui vinrent demeurer avec les Athéniens habitaient auparavant la Samothrace, et que c’est d’eux que les peuples de cette île ont pris leurs mystères. Clément d’Alexandrie attribue à Jason l’institution des mystères des Cabires. Les Cabires, au rapport de Mnaséas (schol. Apoll., i, v. 917), étaient au nombre de quatre, Oxiéros ou Cérès, Axiokersa ou Proserpine, Axiokerson ou Pluton ; le quatrième qu’on y a ajouté est Carmillus ou Mercure, comme le rapporte Dyonisodore. Ces mystères étaient très-célèbres dans l’antiquité. Les adeptes étaient reçus par quelques prêtres, nommés Anactotelesti, ou Iérophantes, dont un des principaux était le Koès, nom qu’Hésychius nous a conservé. Les cérémonies étaient enveloppées du plus rigoureux secret, et Pausanias, qui vivait cinq siècles après Apollonius de Rhodes, ne veut dire, ni ce que sont les Cabires, ni quels rites on emploie dans leurs sacrifices. Du reste, ceux qui y étaient initiés passaient pour des gens de bien ; ils n’avaient rien à craindre dans les guerres, ni dans les tempêtes. Les mystères se célébraient à Samothrace, dans l’antre de Zérinthe. On y invoquait Hécate et les Corybantes ; ce qui avait fait donner à cette île le surnom de ville des Corybantes. Voyez l’excellent ouvrage de M. de Sainte-Croix sur les mystères du paganisme.

v. 443. Imbros. Île de la mer Egée, près de la Samothrace On l’appelle aujourd’hui Imbro.

v. 471. Suprema parentum dona. On faisait d’avance les apprêts des funérailles des victimes qu’on exposait pour être dévorées par des monstres. Manilius, c. 12 ; Apulée, Métam., iv.

v. 473. Nos Ili. Ilus, fils de Tros, frère de Ganymède et d’Assaracus, fonda sur la colline Atès la ville d’Ilion. Il épousa ensuite Eurydice, fille d’Adraste, et en eut Laomédon. Diodore, iv,c. 42, raconte au long l’histoire de la fourberie de celui-ci.

v. 482. Hammon. Ce furent les oracles de Lycie qui ordonnèrent de tirer au sort chaque jour une victime qui devait être dévorée par le monstre. Il paraît que les oracles d’Hammon avaient confirmé ceux de Lycie. Pour des Phrygiens, c’était aller un peu loin chercher, au milieu des sables de l’Afrique, une consultation religieuse : mais la célébrité du temple d’Hammon y attirait les peuples de toutes les parties de la terre.

v. 498. Sigeaque pestis. L’énorme célacé envoyé par Neptune dans la Troade, où est le promontoire de Sigée.

v. 506. Nubiferi. Le Notus ou l’Auster est le vent du sud, et l’Africus ou le Libs, le vent du sud-ouest.

v. 516. Rhipæa. Les anciens ne s’accordent pas sur la position des monts Riphées. Ptolémée, Pline et Méla appellent ainsi les monts d’où sort le Tanaïs, et Valérius a suivi cette opinion.

v. 523. Magnus Eryx. L’Éryx, aujourd’hui monte di Trapani, montagne assez élevée de la Sicile, près du cap de Drépane, célèbre par son temple de Vénus qu’Énée y avait bâti. Ce fut Éryx, fils de Vénus, qui donna son nom au temple et à la montagne.

v. 551. Trahens cum conjuge. Laomédon eut pour femme Strymo, fille du Scamandre, dont il eut Tithon ; car Priam était fils de Leucippe.

v. 571. Namque bis. Ilion devait succomber deux fois sous les flèches d’Hercule ; la première fut lorsque, pour se venger de la mauvaise foi de Laomédon, Hercule vint assiéger Troie avec six vaisseaux, accompagné de Télamon, prit la ville et perça le roi de ses flèches ; la seconde, lorsque Pâris lut mis à mort par ces mêmes flèches qu’Hercule avait léguées à Philoctète.

v. 581. Litoraque. Ilus avait son tombeau, au milieu de la plaine de Troie, près de l’Érinéos ou du figuier sauvage. Homère, Iliad. xi, v. 163. Ilus était fils de Dardanus.

v. 586. Phrixæa subibant Æquora. L’Hellespont, que traversa Phrixus sur son bélier, et où tomba Hellé. Celle-ci, v. 589, avait encore, lorsqu’elle apparut aux Argonautes, les bandelettes dont elle fut parée, quand Ino voulut la faire immoler pour faire cesser la peste et apaiser les dieux.

v. 590. Jam Panopes. Panope, l’une des filles de Doris et de Nérée, selon Homère, Hésiode, Virgile et Apollodore. Elle était seule restée vierge, entre les Néréides.

v. 602. Non ego per Stygiæ. C’était une croyance établie par Orphée, appuyée par Homère, et, depuis lui, par tous les poëtes, que les âmes erraient sur les bords du Styx, jusqu’à ce qu’on eût donné aux corps la sépulture.

v. 606. Cymothoe. Cymothoé était une des cinquante filles de Nérée. — Pour Glaucus, voyez Ovide, Métam., xii, v. 898.

v. 608. Nec Inois. Ino, poursuivie par son mari Athamas, devenu furieux, se jeta avec son fils Mélicerte dans le golfe Saronique, près des rochers de Scyron, et fut faite déesse de cette mer sous le nom de Leucothoë, comme son fils en fut fait dieu sous celui de Palémon.

v. 620. Ut Siculum Lib’jcumqiie. Les détroits de Messine et de Gibraltar.

v. 622. et suiv. Percotes. Ville de l’Hellespont, située entre Abydos et Lampsaque au nord. Elle existait au temps de la guerre de Troie, et fut, selon Plutarque (Vie de Thémistocle), une des deux villes qu’Artaxerxès donna à Thémistocle, pour son ameublement et pour ses habits. — Parinne, ville de l’Hellespont, entre Paros et Priapus. C’est là qu’on place la patrie des Ophiogènes, qui avaient l’art de guérir les morsures des serpents. Elle se nomme aujourd’hui Camanar. — Pitye ou Pityée, dit le schol. d’Apollonius, i, v. 933, tirait son nom d’un trésor qu’y avait laissé Phrixus à son passage par Pitye. Πιτύη signifie un trésor, dans la langue des Thraces. — Lampsaque, ville célèbre de l’Hellespont, à l’entrée sud de la Propontide, aujourd’hui Lampsaco ou Lampsaki. Priape y était très révéré ; il y avait notamment un temple sur les côtes, parce qu’il présidait au commerce et à la navigation. — Ogygès fut un des premiers rois de Thèbes : il avait donné son nom à la Béotie. C’est sous son règne qu’arriva le déluge qui porte son nom.