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gues se rencontrent sur une pierre précieuse qui forme l’agrafe de son baudrier.

(6, 60) Auchus vient le troisième, tout fier de l’ardeur unanime et de la magnificence de ses mille Cimmériens. Il naquit avec des cheveux blancs que l’âge a rendus plus longs, et qui tombent sur ses tempes en triples nattes, avec deux bandelettes, ornement sacré du sacerdoce.

Dathis, envoyé par Daraps, que retient une blessure reçue en combattant contre les Perses, commande les belliqueux Dandarides, les peuples des bords du lac Bicès, et ceux que rend farouches l’eau du Gérys. Là aussi est Anxur, Sydon et son frère Rhodalus. Phrixus conduit les Acésins : (6, 70) leur enseigne est une biche (fatal présage) au poil et aux cornes d’or : ils la portent devant leurs bataillons, au haut d’une pique : mais l’animal est triste, et jamais ne reverra les bois sacrés de la farouche Diane.

Les prières de Persès, les blessures impies qu’il reçut de la main d’un frère ont aussi entraîné Syénès et ses Hyléens. Nul sol ne porta des forêts plus épaisses que les leurs ; et les arbres y sont si hauts, que le trait se lasse avant d’en atteindre le sommet.

Du fond de leurs antres d’Hyrcanie le Titanien Cyris a appelé (6, 80) aux armes tous ses guerriers ; les Coralètes l’ont suivi, montés sur des chariots couverts de cuir grossier, leur demeure ordinaire, celle de leurs femmes et de leurs enfants qui lancent, debout sur le timon, de pesants javelots.

Le Tyras, rapide jusqu’à la mer, a vu déserter ses bords. Le mont Ambénus, et Ophiuse fertile en poisons homicides, n’ont plus d’habitants.

Les Sindes, race de bâtards, affluent à leur tour, et poussent leurs bataillons qui craignent encore les fouets, instruments du supplice de leurs pères.

Plus loin, Phalcès guide les turbulents Coralles, phalanges bardées d’airain, (6, 90) qui ont pour enseignes des roues, des sangliers au dos armé de pointes de fer, et un tronçon de colonne, simulacre de leur dieu. Ces peuples dédaignent de marcher au combat au son des trompettes ; ils chantent les exploits de leurs anciens guerriers ; l’éloge du courage de leurs ancêtres enflamme le leur.

Éa est aussi menacée par les Bastarnes que conduit Teutagonus, et dont l’infanterie, mêlée à la cavalerie, n’est pas moins agile qu’elle. Ils portent des boucliers d’écorce, et des lances dont la hampe et le fer sont d’égale grandeur.

Près d’eux marchent, en frappant d’un double javelot leurs brillants boucliers, (6, 100) les peuples qui brisent à coups de hache les glaces du Noës, ceux qui pendant tout l’hiver n’entendent pas murmurer les flots de l'Alazon, les habitants des rives du Taras et ceux de l'Évarchus, patrie du cygne au plumage de neige.

Toi aussi, géant Ariasmène, j’apprendrai ton nom aux siècles à venir, je dirai le poids de ton bras dans les batailles, et tes chars armés de faux qui sèment au loin la dévastation et la mort.

Voici les Dranciens et les Caspiens, sortis en foule de leurs défilés ; ils mènent des troupes de