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des, à Aulone que les flots envahissent, (1, 390) par son adresse à briser la figure de ses rivaux, aux combats du ceste. Toi aussi, fils de Péan, qui verras deux fois Lemnos, qui, maintenant digne héritier de la lance paternelle, porteras un jour les flèches d’Hercule, tu vas à Colchos. Après lui vient Butès, riche habitant de l’Attique, qui nourrit des milliers d’abeilles, et voit avec orgueil leur troupe obscurcir le jour, dès qu’il ouvre ses ruches remplies de nectar, et dirige les essaims vers l’Hymette embaumé. Tu le suis, ô Phalère, toi dont le bouclier retrace les terribles aventures ; voilà bien le serpent qui tombe de l’arbre, (1, 400) qui t’environne trois fois de ses replis ; voici plus loin ton père qui bande son arc, qui a peur, et hésite sur le coup. Puis Éribotès, dont l’armure offrait d’effrayantes images, et Pélée, fier de l’appui de son épouse et de son beau-père. Ta lance, fils d'Éacus, étincelle du haut de la proue ; elle s’élève au-dessus de toutes les autres autant que l’arbre qui l’a produite s’éleva jadis au-dessus des arbres du Pélion. Le fils d’Actor est le compagnon de Pélée ; Actor a laissé son fils dans l’antre de Chiron, pour y apprendre avec Achille à former des accords sur la lyre, à lancer de légères javelines, (1, 410) et, sur le dos de leur maître docile, à monter à cheval. Celui-ci est Phléias, dont les cheveux flottants prouvent que la renommée ne s’est pas trompée en le faisant fils de Bacchus. Cet autre est Ancée ; sa mère, qui dut ce fils aux amours du roi de l’Océan, ne craint pas de le confier aux flots. Erginus, aussi fils de Neptune, n’a pas moins d’assurance ; il connaît les dangers de la mer, les astres favorables, les vents qu’Éole tient emprisonnés dans ses antres. Tiphys, las de regarder l’Ourse, se fie à lui pour gouverner le vaisseau et pour observer le ciel. (1, 420) Voici Pollux avec son ceste formé de bandes de cuir garni de plomb ; ce n’est sans doute que pour s’essayer, pour divertir l’équipage, en se livrant sur la rive à des combats simulés. Castor, plus habile à dompter un cheval, laisse, en allant à la recherche de la toison, Cyllare s’engraisser dans les pâturages d’Amyclée. Sur les épaules des deux frères flottent deux manteaux teints de la pourpre étincelante du Ténare, merveilleux ouvrages de leur mère, où l’on voit, brodés avec art, le Taygète aux sommets couronnés de bois, (1, 430) l'Eurotas s'épanchant en flots d’or, et les deux coursiers blancs comme neige montés par ses fils, dont la poitrine offre l’image vivante du cygne paternel. Mais te voilà, Méléagre ; ton agrafe est détachée ; tes vêtements sont rabattus, et tu étales tes puissantes épaules, ton orgueilleuse et large poitrine, tes bras rivaux de ceux d’Hercule. Quelle est cette nombreuse phalange ? C’est la lignée de Mercure : c’est Éthalide prompt à bander son arc et à lancer ses flèches ; c’est toi encore, Eurytus, qui sais te faire jour avec l’épée au travers des ennemis ; c’est Échion, comme son père actif messager, (1, 440) et qui doit annoncer aux différents peuples les desseins de son chef. Pour toi, Iphis,