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bourreau de la fièvre attique, vous amalgame dans ses ordonnances tau, gal, li, com, spi, naph, si mek, mel ; tout ce galimatias il l’a fait avaler à son frère.


III.
CONTRE NOCTUIN.

Beau-père, qui n’es riche ni pour d’autres, ni pour toi ; et toi, Noctuin son gendre, cervelle gâtée, la plus belle des filles va donc, hélas ! opprimée par ta stupidité, s’exiler aux champs ! Oh ! gendre et beau-père, en quelque sens qu’on le prenne, vous avez tout perdu.


IV.
CONTRE LE MÊME NOCTUIN.

Superbe Noctuin, cervelle gâtée, on te la donne la belle que tu demandes, on te la donne ; on te la donne, superbe Noctuin, celle que tu demandes. Mais ne vois-tu pas, ô superbe Noctuin, qu’Atilius a deux filles, oui, deux, et que l’une et l’autre te sont données ? Venez ainsi, venez, voilà Noctuin, toujours superbe, comme il lui sied ; Noctuin qui porte la dame-jeanne. Thalassio ! Thalassio ! Thalassio !


V.
CONTRE LUCIUS.

(5, 1) Le poëte est à bas, dis-tu, parce qu’il ne peut plus, comme autrefois, courir les mers, braver les durs frimas, endurer les feux du jour, et suivre les armes du vainqueur. J’ai, crois-le bien, j’ai encore toute ma colère, toute ma vieille fureur, et ma langue tout entière pour te servir ; rien ne me manque, pas même ta sœur qui m’a prostitué sa jeunesse infâme. À quel propos me provoques-tu, impudique, digne de la censure de César ? (5, 10) Tu veux donc que je conte et tes vols, et ton patrimoine englouti, et ta tardive économie aux dépens de ton frère ; ou les festins où tu allais t’asseoir enfant avec des hommes faits, et ce sommeil pollué par la débauche, et ces cris qui tout à coup éclataient à ton oreille : Thalassio ! Thalassio ! Pourquoi pâlir, femme ? ces plaisanteries te blessent-elles ? Est-ce que tu reconnais là tes hauts faits ? Va, ce n’est pas moi que tu attireras à tes belles Cotytties, (5, 20) au milieu des phallus en fête. Je ne te verrai pas mouvoir tes flancs, la main appliquée sur les deux ailes de la robe safranée, puis courir à l’appel des galants à l’odeur de marée, sur les bords du Tibre aux ondes jaunes, là où viennent aborder les bateaux retenus dans le gué par la vase fétide, et luttant contre de maigres eaux. Je ne te suivrai point à la taverne, aux graisseuses compitalies, aux sales banquets d’où, replet comme l’éponge que gonflent les eaux de vaisselle, (5, 30) tu reviens à ton épouse obèse pour écraser savamment son embonpoint fumant, et pour humecter ses joues de tes longs baisers. Attaque-moi maintenant, harcèle-moi de plus belle, si tu peux ; et alors je te nomme ici en toutes let-