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reçoit. Transporté de douleur et d’amour, Cymédore veut soutenir son épouse : mais, ô prodige ! il n’embrasse qu’un arbuste qui blesse ses mains abusées. Cependant cet arbuste, né du repentir de Diane et des pleurs de l’Amour, se couvre de roses, fleur jusqu’alors inconnue. Rosélia, sous cette forme nouvelle, conserve ses grâces, sa fraîcheur, et jusqu’au doux parfum de son haleine. L’amour et la pudeur rougissent encore son front, et les épines que Diane fait croître autour de sa tige protègent son sein embaumé. Cette belle fleur sera d’âge en âge également chère à la vierge craintive et à la jeune épouse.