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— « Ne croyez pas, au moins, que je veuille vous épouser. Je ne ferai jamais mon bonheur aux dépens du vôtre. »

Il la quitta au jour.

— « Je serai heureux, lui dit-il, d’avoir passé un instant à côté de vous dans la vie. Il me semble avoir passé à côté d’une fleur charmante dont j’ai emporté quelques parfums. »

Puis il y eut de grands élans et des paroles brûlantes. Les plus chastes passions ont aussi leurs flammes.

Lucile, agitée et embrasée de nouveau, murmura :

« Je ne dis pas non. »

Peu de jours après, Lucile reçut de Chênedollé une lettre dans laquelle le souvenir du rendez-vous était encore tout vibrant et tout palpitant.

« … Sans ce mot charmant : Je ne dis point non, je serais reparti la mort dans le cœur ; mais cela ne suffit pas, chère Lucile, il faut que