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LA JEUNESSE DE RABEVEL

Le chasseur qui rentrait le rejoignit.

— Ce Monsieur, dit-il, est allé au 16, place de Jaude ; il est redescendu au bout d’un moment avec Mr. Tanèque, l’adjoint au maire ; tous les deux sont allés Cours de Royat où ils ont pris Mr. Boudoufle le notaire ; et de là, par le tramway, à la ville Galanda, chez M. Orsat. Ce Monsieur est revenu tout seul.

Au nom de Mr. Orsat, Bernard dressa l’oreille.

— Qui est ce Mr. Orsat ?

— C’est un richard, dit le chasseur. Il a de grosses propriétés.

— Et une fille, je crois, n’est-ce pas ?

— Ah| vous la connaissez, fit le domestique. Elle est bougrement jolie.

— Ça va. Voilà tes dix francs.

— Monsieur ne me donne pas plus ?

— On est convenu de dix francs. Dix francs c’est dix francs. Descends mes valises.

Il retrouva Maître Fougnasse dans le vestibule. « Nous partons » ? lui demanda-t-il. L’autre se déclara prêt. Mais Bernard le regarda.

— Tiens, fit-il, vous n’avez que votre sac, je croyais que vous alliez faire des emplettes tous à l’heure ?

Maître Fougnasse surpris, hésita :

— Ce sont des riens indispensables, des objets de toilette, je les ai mis dans mon sac.