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CHAPITRE QUATRIÈME

Dans le train qui l’emportait il ne put pourtant s’empêcher de penser à Angèle avec un serrement de cœur. Il avait donc suffi d’une parole de ce Mulot pour qu’il fût tout de suite lié ? L’espoir d’un mariage solide qui l’établirait et ferait sa fortune apparaissait à peine et lui qui se vantait d’être libre se trouvait aussitôt dérisoirement contraint par les événements extérieurs ? Son dernier acte était-il autre chose qu’une renonciation ? Il se voulait riche et il devait pour le devenir fouler ce qu’il sentait de plus intime, de plus réel en lui. Il balança longuement, il s’étudia, s’analysa jusqu’au fond et finit par découvrir qu’il recélait une petite flamme d’espoir à peine visible mais bien vivante. Il comprit qu’il comptait inconsciemment posséder Angèle et se l’attacher définitivement, même en dehors des liens du mariage, puisque définitivement tout était achevé entre elle et François. Comment ferait-il ? Cela restait à voir