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LE MAL DES ARDENTS

— Et cette vieille crapule de Soudouli n’est donc pas intervenue ?

— Il était malade, on ne l’a pas vu à la séance.

— Bien. Il est trop malin pour moi celui-là. Je vais fui régler son portefeuille. Retournez tout de suite à Clermont et renvoyez-moi Bartuel et Faugnasse. Je ne sais pas encore ce que je ferai de ces deux drilles, mais j’en aurai sûrement besoin. Et vous, ne vous faites pas de mauvais sang, ne vous affolez pas. Vous me faites marcher tout ça très bien là-bas ; le travail va, les rentrées s’effectuent bien ; la situation de caisse est excellente. Continuez à m’envoyer des rapports semblables à ceux que vous m’avez faits et je me charge du reste. Ni Mulot ni Blinkine ne nous mangeront, vous pouvez être tranquille.

Mr. Georges s’en fut rasséréné.

— « Il est plus content que moi, se disait Bernard, c’est beau la confiance. Qu’est-ce que je vais pouvoir faire pour me débarrasser de ces deux oiseaux ? » : c’était à Blinkine et à Mulot qu’il pensait avec colère. Pas une minute l’idée ne lui vint de s’accorder ou de transiger avec eux. Ils l’avaient roulé comme il les avait roulés lui-même. « Oui, ils m’ont envoyé à Bordeaux pour m’endormir et se débarrasser de moi. Les circonstances les ont servis. Voilà près de trois mois que j’ai perdus ». Perdus ? Il songea à Angèle… Il reprit en serrant les dents : « Oui, perdus à des sottises qu’il va falloir réparer maintenant. Ces gens-là ont une option qu’ils lèveront ; ils vont m’empêcher