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LE FINANCIER RABEVEL

ment avait exigé de nos adversaires. Au fait, comment êtes-vous arrivé à cet extraordinaire résultat ? Rien n’a transpiré des délibérations du Conseil.

— Encore n’y a-t-il rien d’officiel pour le moment et tout ce que je vous en dis doit-il rester secret, mais enfin ça y est. Peu importe la manière, je vous en dirai le détail plus tard.

— Et l’affaire Bordes ?

— Eh bien ! il va y avoir une refonte du capital ; les quatre cinquièmes des actions et un peu plus vont être entre mes mains. Veuillent les dieux que je me porte bien et d’ici un an je ne devrai plus rien à personne et je serai propriétaire de plusieurs millions. Comment j’ai fait ? Ah ! que vous êtes curieux, mon cher beau-père, je vous raconterai ça quand vous serez plus grand.

— Voilà la force de l’intelligence, dit Mr. Orsat.

— Oui, pensa Bernard ironiquement, et de l’escroquerie et du chantage dirait le petit frère Maninc ; mais escroquerie et chantage que je défie bien la loi de réprimer. À propos, ajouta-t-il à haute voix, vous savez que Monsieur Mulot est mort ? Oui, il a cassé sa pipe, le pauvre homme. Je veux espérer que ma mère ne le remplacera pas. Allons, assez parlé de tout cela, parlons un peu de vous, petite Reine.

Le mariage eut lieu un mois après. Les jeunes époux ne firent pas de voyage de noces. Bernard, bien qu’il se montrât extrêmement empressé auprès de sa jeune femme, lui fit