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LE MAL DES ARDENTS

saurez cela plus tard par le menu. Quant à ma situation de fortune, vous la devinez à peu près. Venez demain matin à mon bureau ; je vous mettrai tous les documents en main ; je vous ouvrirai ma comptabilité et vous verrez que tout est pour le mieux dans le Puy-de-Dôme. La seule chose que je désire actuellement c’est d’obtenir des fonds de roulement et je négocie présentement l’ouverture d’un compte d’avances en Banque. Mais c’est long et j’enrage de perdre mon temps. Enfin, ça, c’est un détail.

Ce petit discours plut beaucoup. Mr. Orsat, enchanté, sut toutefois se réserver pour le lendemain. On retint Bernard à dîner et il ne rentra que fort avant dans la nuit.

Le lendemain matin, Mr. Orsat était chez lui ; il examina avec attention tous les documents que lui soumit Bernard. À la fin, posant ses lunettes :

— Mais tout cela est excellent, dit-il. Évidemment, il vous faudrait des fonds de roulement pour mieux marcher. Quel crédit sollicitez-vous de votre Banque ?

— J’ai des marchés avec de grosses administrations de l’État pour un million ; je suis en train de conclure avec les entrepreneurs de la Ville de Paris pour un nouveau million gagé sur leur contrat avec la Ville ; il me semble que sur des garanties de cet ordre on pourrait bien m’ouvrir un crédit de seize cent mille francs.

— Cela ne me paraît pas excessif ; je serais prêt d’ailleurs à vous donner mon aval. Voulez-vous me laisser m’occuper de cette question ?