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LE FINANCIER RABEVEL

Mr. Garial, je quitte Bordeaux pour quelques jours, je vais aller me reposer dans la région ; je vous donnerai mon adresse par télégramme et, le cas échéant, à chacun de mes changements de résidence ; toutes les nouvelles que vous pourriez avoir de la Scintillante doivent m’être télégraphiées aussitôt.

— Celles-là seulement ? demanda Garial.

— Oui, ce sont les seules qui m’intéressent », répondit Bernard. Puis, voyant un peu de déception apparaître sur le visage du Directeur : « Tiens, tiens, se dit-il, celui-là aurait aimé se sentir conduit, soutenu ; ça manque d’hommes là-dedans ». Il parut réfléchir et se raviser : « Ma foi, fit-il, je voulais me reposer tout à fait ; mais puisque la situation est délicate et que vous ne me paraissez guère secondé, envoyez-moi donc un rapport journalier, succinct et clair et soumettez-moi vos embarras ; je vous donnerai mes directives, assez brièvement, bien entendu, mais d’une façon suffisante pour vous conduire et vous couvrir… Oui, je trouverai quelques heures pour cela ; vous aurez une lettre tous les deux ou trois jours ; et un télégramme pour les cas urgents ».

Il quitta Garial ; il était tout guilleret : « Il y aurait peut-être à faire dans cette boutique, pensait-il ; le tout est de connaître exactement leur situation et les conventions qui existent entre Bordes et nos excellents amis Blinkine, Mulot et Cie ». Il fut sur le point de rebrousser chemin : puis il se rappela qu’il était tard et qu’il ne trouverait