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LE MAL DES ARDENTS

tu comprends. Allons, mon vieux, si ta femme est d’accord, la chose est faite.

Angèle et Abraham avaient échangé des regards effrayés. Bernard voulait-il donc enlever l’enfant ?

— Moi, je ne demande pas mieux, dit Angèle, mais Olivier n’a pas besoin d’aller à Paris, n’est-ce pas ? Vous pourriez indiquer avec exactitude et précision la matière de l’enseignement que vous voulez lui voir suivre. Je suis sûre que les Frères de St Joseph de Rodez ne demanderaient pas mieux que de se conformer à votre programme. Qu’en pensez-vous, Abraham ?

— je m’en porte garant

— Ah ! dit Rabevel, il ne faut pas exiger de moi l’impossible. Si je prends Olivier, c’est que je veux en faire un garçon capable de me remplacer. Il faut donc que je suive ses études jour par jour pour les diriger et en modifier les directions à ma guise. Cela je ne puis le faire de Paris à Rodez. Si vous ne pouvez vous sentir séparée de votre fils par six ou sept cents kilomètres, alors abandonnons le projet, embarquez l’enfant et mettons que je n’ai rien dit.

— Évidemment, repartit François, tu n’es pas raisonnable, ma pauvre Angèle. Il me semble pourtant qu’à ta place j’aurais aimé cette solution !

— Faisons mieux, dit Bernard. Venez à Paris. J’ai dans un de mes immeubles, un petit appartement toujours disponible où je reçois les membres de mes Conseils d’Administration ; il me sert de garde-meubles car ma