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LA FIN DE RABEVEL

— C’est très joli ça, mais je ne peux pas laisser mes terrains improductifs uniquement pour vous éviter le désagrément d’un voisinage de Bretons. D’autant plus, vous comprenez, que c’est moi qui aurais l’entreprise des bâtisses pour leurs maisons. J’ai des propositions de maîtres-maçons déjà pour tout ça, je suis sûr d’un gros bénéfice… Servez le cognac, ma fille…

— Ça, c’est pas trop joli, non plus, dit l’entrepreneur de maçonnerie, tombant dans le piège ; moi, je disais trop rien, je pensais : ce monde qui va venir faudra bien qu’il demeure en quelque endroit et qu’on fasse des maisons ; c’est toujours des sous de ramassés. Voilà que vous voulez donner ça à des Parisiens.

— Ah ! non, dit Bernard, pas des Parisiens, le déplacement me coûterait trop cher ; mais un entrepreneur des environs qui a eu vent de l’affaire m’a écrit et je lui ai donné option pour le cas où je traiterais avec le Syndicat.

— Et d’où est-il cet entrepreneur, sans vous commander ? demanda le charpentier

— De Pampelonne.

— Ben, c’est du joli ! s’écria le maître-maçon. Les convives firent chorus. Des Pampelonnais ! On voulait donc mettre la discorde et la bataille dans le pays !

— Mais, sapristi ! répliqua Bernard feignant la consternation, proposez-moi autre chose, si vous avez mieux, vous autres.

— Eh ! bien, dit Joindou, alors vous croyez que pour les