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LE MAL DES ARDENTS

— Dites donc, Mauléon, c’est vous qui convoquez maintenant, il paraît ? Oui, j’ai reçu ce poulet d’un Rebavel, Barevel, Rabevel, je ne sais qui enfin, qui se dit votre représentant. Qu’est-ce qu’il veut celui-là ? Payer ce que vous nous devez ? Si c’est ça, il sera le bienvenu ; sinon, hein ? nous n’avons besoin de personne dans nos affaires, il peut aller se faire foutre. Pas de tiers entre nous…

Il prépara son effet :

— Sauf, ajouta-t-il en levant le doigt, l’huissier, s’il en est besoin…

— Ou le juge d’instruction, dit Rabevel avec calme.

Le sieur Béral eut un haut-le-corps, regarda Bernard.

— Oui, reprit celui-ci, le juge d’instruction. Savez-vous ce qu’on appelle un escroc ?

— Monsieur, fit l’autre avec arrogance, je ne vous connaîs pas.

— Prenez garde d’avoir à me connaître trop bien. D’abord tâchez de prendre une autre attitude ; vous êtes ici en invité et non en seigneur et maître ; tenez-vous comme il faut. Si vous êtes décidé à ignorer les lois de à politesse, vous êtes libre ; filez ; je n’ai pas besoin de vous, je ferai mes constatations tout seul, ou plutôt avec cet huissier que vous évoquiez tout à l’heure. Allons, vous restez ou vous filez ?

— Mais enfin, dit Béral, on peut tout de même causer. Quoi ? Moi je suis brutal comme ça dans mes manières, mais c’est sans méchanceté, monsieur Mauléon le sait