À la bonne heure ! » Ils se mirent à deviser dans cette sorte de détente que créait la conclusion heureuse de leur conseil ; à un moment la voix d’Olivier s’éleva timidement dans le petit bureau voisin où Reine avait conduit les enfants en leur recommandant d’être sages :
— Je vais vous la chanter, la chanson du rat blanc, disait-il, mais vous ne vous moquerez pas de moi ?
Abi Abirounère
Qui que tu n’étais donc ?
Une blanche monère,
Un joli goulifon…
Marc et Jean poussèrent des cris de joie, reprirent en chœur, exigèrent une autre chanson :
— Celle du chat, alors, dit Olivier.
Il saut’ sur la fenêtre
Et groume du museau
Pasqu’il voit sur la crête
S’amuser les oiseaux,
Tirelo ![1]
— Mais c’est délicieux, cela, dit Reine. Qui lui a appris ces petites merveilles ?
— Personne, répondit Angèle ; il en invente tous les jours de semblables ; il a fait la chanson de la fourmi, celle du faucon, du bœuf, du chien, que sais-je encore ! chacune sur un air qu’il compose aussi à sa façon.
- ↑ Ces couplets sont un jeu de mon ami Léon Paul Fargue.
(Note de l’auteur).