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VIE DES COURTISANES

leaina

Elles m’ont baisée, d’abord, comme des hommes, et non seulement en appliquant les lèvres, mais en entr’ouvrant la bouche, et elles m’étreignaient dans leurs bras et elles m’écrasaient les seins. Dèmônassa même me mordait dans ses baisers. Pour moi je ne comprenais pas ce qui se passait. Enfin Megilla déjà chaude ôta sa fausse chevelure, tout à fait semblable [à une vraie], et naturelle, et apparut rasée jusqu’à la peau comme un courageux athlète. Et moi je fus bouleversée de voir cela. Mais elle : « O Leaina, dit-elle, as-tu déjà vu un jeune homme aussi beau ? — Mais, dis-je, je ne vois pas de jeune homme ici, ô Megilla. — Ne m’effémine pas, dit-elle, car je m’appelle Megillos et j’ai épousé depuis longtemps cette Démônassa, et elle est ma femme. »