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VIE DES COURTISANES

un enfant ! une bien lourde charge pour une courtisane. Car je n’exposerai pas ce que j’ai enfanté, surtout si c’est un enfant mâle, mais je l’appellerai Pamphilos et je le garderai, moi, comme consolation d’amour, et un jour en te rencontrant il te reprochera d’avoir été sans foi envers sa malheureuse mère. Et tu n’épouses pas une jolie fille ; je l’ai vue dernièrement aux Thesmophories avec sa mère, sans songer qu’à cause d’elle bientôt je ne verrais plus Pamphilos. Et toi regarde-la d’abord, regarde sa figure et ses yeux, de peur que cela ne t’attriste un jour d’avoir une femme qui a les yeux tout à fait glauques et qui louchent en regardant l’un vers l’autre ; mais tu as vu Pheidôn le père de la fiancée : regarde la face de celui-là, tu n’auras plus besoin de voir sa fille.