Page:Lucien - Scènes de la vie des courtisanes, 1894, trad. Louÿs.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
VIE DES COURTISANES

pas pour toi seul que je vis ? Ce n’est pas fort, Lysias, d’affliger une malheureuse femme qui est folle de toi. Mais il est une déesse, Adrastéia, qui voit ces choses là ; peut-être à ton tour pleureras-tu bientôt quand tu apprendras que je me suis étranglée dans mon lit avec un lacet ou que je me suis jetée dans un puits la tête la première, ou que j’ai trouvé la mort d’une manière quelconque pour que ma vue ne t’importune plus. Tu triompheras alors, comme si tu avais fait une action d’éclat… Mais pourquoi me regarder en dessous et serrer les dents. Si tu as des reproches à me faire, parle, Pythias nous jugera. Qu’est-ce que tu as ? Tu t’en vas sans me répondre et en me laissant là ? Tu vois, Pythias, ce que j’ai à souffrir de Lysias ! (Elle pleure.)