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VIE DES COURTISANES

jourd’hui prytane, et Pasiôn l’armateur et ton camarade Mélissos dont le père est mort, ce qui le rend possesseur de toute sa fortune. Il n’y a que toi qui ait toujours été mon Phaon ; je n’ai regardé que toi, je n’ai admis que toi dans ma chambre. J’étais assez folle pour croire à tout ce que tu jurais, et à cause de cela je restais sage pour toi comme une Pénélope, quoique ma mère criât et s’en plaignît à mes amies. Toi, depuis que tu comprends que tu as la main sur moi et que je m’épuise d’amour pour toi, tu joues avec Lykainê devant moi pour me faire de la peine, ou bien tu me fais l’éloge de Magidion la joueuse de cithare, quand nous sommes couchés ensemble ; moi je pleure à cause de cela et je me sens outragée. L’autre jour tu étais à boire avec Thrasôn et Diphilos, là joueuse de flûte Kymba-