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HISTOIRE VÉRITABLE.



XXVI

HISTOIRE VÉRITABLE[1].


LIVRE PREMIER.


1. Les athlètes et ceux qui s’exercent le corps ne se préoccupent pas exclusivement d’entretenir leurs forces naturelles, ils ne songent pas toujours aux travaux du gymnase ; mais ils ont leurs heures de relâche, et ils regardent ce repos comme une très bonne part de leurs exercices. Je crois qu’à leur exemple il convient aux hommes qui s’appliquent à l’étude des lettres, de donner quelque relâche à leur esprit, après de longues heures consacrées à des lectures sérieuses, et de le rendre par là plus vif à reprendre ses travaux.

2. Toutefois, ce repos ne leur sera profitable que s’ils s’ap-

  1. Voir, pour cet opuscule, la préface mise par P. L. Courier, en tête de la traduction de la Luciade. Pour le côté traditionnel de cette piquante fantaisie de Lucien, on peut lire le Speculum de Vincent de Beauvais, livre IV ; le Reductorium morale Bibliorum de Berchorius ou Berthorius, liber correctus per C. W., civem Argentinensem, 1474 ; les Traditions tératologiques de Berger de Xivrey ; le Monde enchanté de Ferdinand Denis ; notre Essai sur la légende d’Alexandre le Grand, au chapitre intitulé ; Merveilles du désert, p. 49 et suivantes. Herder apprécie le côté sérieux de ces légendes dans ses Idées sur l’humanité, t. II, p. 512 et suivantes de la traduction d’Edgar Quinet. Voy. aussi G. Cuvier, Discours sur les révolutions du globe, p. 107 et suivantes de l’édition Didot. Quant aux ouvrages imités de celui de Lucien, ou qui doivent en être rapprochés, nous citerons particulièrement Rabelais, Pantagruel ; Cyrano de Bergerac, Voyage dans la lune ; Campanella, Cité du soleil,. Thomas Morus,Utopie ; Swift, Voyages de Gulliver ; Holberg, Voyage souterrain de Niel Klim. La meilleure édition de ce dernier ouvrage a pour titre intégral : Nicolai Klimii Iter subterraneum, novam telluris theoriam ac historiam quintæ monarchiæ adhuc nobis incognitæ exhibens e bibliotheca B. Abelini ; edit. quarta nuctior et emendatior. Hafniæ et Lipsiæ, sumptibus Frid. Christian Pelt, 1766. Elle est fort rare. Il serait à souhaiter qu’on fit une bonne traduction française de ce livre ingénieux.