résistante que les cavaliers peuvent en emporter un large morceau sous leur selle, exactement comme ils feraient d’un cuir quelconque.
Nous avions fini par faire la connaissance, à Damas, des envoyés militaires étrangers chargés par la Turquie d’instruire ses troupes syriennes.
Un capitaine allemand, constatant ma passion pour les chevaux, se fit un amusement de m’enseigner la monte de Hanovre, dont je peux me vanter de connaître toutes les théories. Il organisait aussi des randonnées assez violentes, où, défiée par lui, je venais à bout par orgueil de mainte difficulté, comme la descente en banquette irlandaise dans des conditions hasardeuses, les galops en pleines branches cinglantes, le saut de telle rivière aux berges peu propices, bref, de quoi obtenir le brevet de cavalier turc qu’il finit par m’accorder et qu’il m’arrive quelquefois de retrouver, au hasard de rangements, avec un soupir nostalgique.
Mon mari riait de me voir à si dure école. Il monte à cheval comme un Bédouin et ne se préoccupe pas de grammaire équestre.
Le capitaine n’était pas avec nous, ce jour de lumière et de montagnes brûlantes où, comme le couchant allait commencer, il nous arriva de passer près d’une des sept rivières qui s’étagent pour former, avec le Barada, cet escalier d’eau dont s’entoure Damas.
Des musulmanes au visage découvert, comme toujours à la campagne où leurs chevelures seules sont enfermées dans des voiles, nous croisèrent, portant les seaux d’eau qu’elles venaient à l’instant de puiser. Leurs beaux visages, leurs yeux d’un si large bleu, la pudeur charmante avec laquelle elles se détournèrent à la vue de mon compagnon, rien de cet instant n’est sorti de ma