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En avons-nous assez subi de ces diseuses mondaines de cent ans, de ces jeunes premières de cinquante six ans, qui ne faisaient pouffer personne ! En avons-nous coudoyé de ces sots et de ces sottes, de ces poseurs des deux sexes, de ces petits et petites snobs, bande de nullités qui se permettent de juger les œuvres et la vie des créateurs en trois mots qui ne sont même pas d’eux ! Comme dit Aurel : Gœthe est écouté, machin sifflote.

C’est bien ça ! Et pourtant !

Êtes-vous allés à Deauville ? Les avez-vous vus, les hommes décolletés et les femmes colosses déguisées en sirènes, assis dans leur rue en carton d’où l’on ne voit pas la mer ?

On leur a permis ça, à ceux-là. On leur permet tout. Ils sont la fleur de Paris, d’un certain Paris, de ce Paris qui est, en vérité, le paradis des chameaux — surtout des vieux chameaux.

Mais si, par hasard, parmi cette chienlit, passe un être assez doué, assez riche, de gravité pour être salué très bas, alors, seulement, la rigolade commence.

Et le plus affreux, c’est que les artistes et les écrivains eux-mêmes sont les pre-