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chapeau magistral. Son œil avare et son teint solitaire au rayonnement court, épouseront mal, le velours tendre et félin, la générosité de la fourrure.

Donc si tu donnais et te donnais, ou si tu marchais seulement, laissant parfois rouiller l’auto, le fiacre à la remise, versant la rente de tes voitures inutiles à l’hôpital des béquillards de la misère, le pauvre deviendrait un mythe. Mais le riche aurait des enfants : n’espère pas pouvoir sans risque pour ta descendance et pour ta longévité, priver ton sang de la marche et de la fatigue et, dit la Faculté, d’un peu de privation ».

Je vous ai parlé de la malice d’Aurel. Je ne peux pas passer sous silence sa tristesse.

C’est d’abord, comme, je l’ai dit, la tristesse de Cassandra qui parle pour ceux qui ne s’enflamment pas à la torche de sa foi.

Et puis, c’est la tristesse universelle (toujours l’altruisme) pour laquelle elle a trouvé des mots vraiment déchirants.

Voici ce qu’elle dit (et c’est si vrai !), au sujet de la jeunesse :

Il n’est de vrais souffrants, songe Pierre, que tout être trop jeune. Il n’y a que l’humanité enfant pour se désespérer. Les jeunes seuls, sont malheureux, car ayant plus de sang, ils sont