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vie ? C’est l’amour. Quelle est la plus belle forme de l’amour ? C’est l’enfant.

Avant d’en venir à l’enfant, Aurel étudie l’amour. Elle le veut, comme le veut la nature elle-même, issu de deux êtres. Mais la nature se contente de la chair. Aurel, s’instituant le répondant de la noblesse humaine, seule vraie différence entre nous et les bêtes, demande que l’union de deux esprits soit aussi étroite, aussi proche que celle de deux corps. En d’autres termes elle demande que l’étreinte des corps représente, avec une exactitude rigoureuse, l’étreinte des esprits, et réciproquement. Ainsi sera constitué, en surplus de l’homme et de la femme, ces grands isolés, ce troisième être qui est le couple, et qui, seul, a le pouvoir d’être heureux ici-bas.

— Ainsi Aurel est-elle intellectuelle jusqu’à spiritualiser l’amour charnel, et sensuelle jusqu’à sensualiser l’amour spirituel.

C’est qu’elle a, profondément, le sens de l’absolu.

Les animaux sont dans l’absolu. Nous n’y sommes plus. Nous sommes en route vers un autre absolu, mais en route seulement et même pas à mi-chemin.