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SUR LA SOLITUDE

Au milieu des agitations du siècle, dans ces grands conflits d’idées et d’intérêts qui remuent les sociétés européennes depuis plus de soixante ans, ce serait un beau sujet pour quelque lutteur fatigué, — Chateaubriand à l’Abbaye-aux-Bois, ou Lamennais après la Constituante, — ce serait, dis-je, dans un tel temps et pour un tel homme, un beau sujet qu’un livre sur la solitude. La philosophie du désespoir est peut-être le dernier livre du penseur qui a trop vécu et la dernière lecture d’un peuple qui vieillit.

A tout autre point de vue, deux illustres malheureux, Zimmermann et Rousseau, ont laissé bien peu de chose à dire sur les sentiments qui naissent du l’isolement, sur ses inconvénients et ses avantages, sur la poétique des forêts. Ils ont épuisé la physiologie du sujet. Le bagage de ce qu’en jargon de littérature moderne on nomme « méditation » est aussi complet que possible. A moins d’être poëte badin ou feuille de rose, deux choses éternelles et sans <vnséquence, il est im