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L’hôpital se remplit de leurs soupirs ; plus d’un
Ne viendra plus chercher la soupe parfumée
Au coin du feu, — le soir, — auprès d’une Ame aimée.

Encore la plupart n’ont-ils jamais connu
La douceur du foyer, et n’ont jamais vécu !


LE MATIN


La diane chantait dans les cours des casernes,
Et le vent du matin soufflait sur les lanternes.

C’était l’heure où l’essaim des rêves malfaisants
Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents,
Où, comme un œil sanglant qui palpite et qui bouge,
La lampe sur le jour fait une tache rouge,
Où l’âme sous le poids du corps revêche et lourd
Imite les combats de la lampe et du jour ;
Comme un visage en pleurs que les brises essuient,
L’air est plein du frisson des choses qui s’enfuient,
Et l’homme est las d’écrire et la femme d’aimer.