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Femme, dis-moi ton nom, ou je suivrai ta trace.
— Abeille du Très-Haut, je vais cherchant mon miel
Dans la mystique fleur que Dieu cultive au ciel. »

Une autre femme encor passa sous le vieux arbre.
En la voyant venir, je me sentis de marbre ;
Un hibou la suivait, un sinistre corbeau
Annonçait son passage ; une odeur de tombeau
S’exhalait de ses pas. « Ton nom ? — Je suis ta mère ;
Suis-moi, ferme ta bouche à toute source amère,
L’abîme où je descends n’est pas une prison ;
C’est le sombre chemin d’un plus grand horizon. »

Riantes visions et visions austères,
Fantômes éternels : La Vie et ses mystères !
L’amour qui nous promène en ses mille Alhambras,
La Foi qui vers le ciel lève en priant ses bras,
La Mokt qui nous guérit de la douleur de vivre
Et de l’Éternité nous vient ouvrir le livre.

ARSENE HOUSSAYE.