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SONNETS

I

Il est au sein des bois que j’ai tant parcourus,
Entre deux sentiers verts, une pointe inclinée,
Couverte de bruyère et de bouleaux ornée :
Lieu charmant, un de ceux qui m’arrêtent le plus.

Là, me trouvant un soir assis sur le talus,
Deux légères enfants à ma vue étonnée
S’offrirent, descendant la pente gazonnée,
Sans que nul pas suivit leurs pas inentendus.

Les bras entrelacés et d’un regard tranquille,
Admirant le feuillage ou l’occident mobile,
Elles passaient ainsi, calmes dans leur printemps.

Je les vis disparaître aux plis de la vallée,
D’où la brise, vers moi, rapportait par instants
Leur voix, leur fraîche voix, de rires émaillée