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La poésie… il croit !… Ce pauvre Lantaha !
Ce fut par charité, dit-on, qu’on l’enterra !…

Voici Napoléon ! — Ses yeux semblent deux larmes…
Ses grognards alignés lui présentent les armes…
D’un regard, il parcourt le front des bataillons !…
Il pleura, ce jour-là, comme font les lions,
— De rage et d’impuissance ! — Ah ! si de sa mitraille
11 eût pu rallumer encore la bataille,
Et de Fontainebleau s’élancer à Paris
Dans un coup de canon !… comme il l’aurait repris !
Ah ! comme il se serait rué, tête baissée,
Sur la ligne ennemie et l’aurait enfoncée !…
S’il avait tout à coup à l’horizon paru,
Comme sous son cheval Paris fut accouru !
Et pourtant, — au-dessus de l’armée étrangère,
Planait la liberté, — non devant, — mais derrière !…

Sombre Fontainebleau, l’univers tout entier
Peut puiser des leçons dans ton moindre sentier :
Pour moi, j’y viens chercher de l’air, des paysages,
Des couchers de soleil empourprant les feuillages,
Dans les feuilles, le jour vacillant, pailleté,
Le brouillard du matin, d’un bleu vague teinté,