Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/42

Cette page n’a pas encore été corrigée

Des verdures, des bois les senteurs échauffées
Qui vous rendent pensif et vous prennent au cœur.
Dans l’air tiède, le pin, exhalant son odeur
Qu’on boit, qu’on sent couler en soi, qui vous pénètre,
Excite un sentiment de joie et de bien-être.

Au milieu d’un chemin qui, dans l’ombre des bois,
Jaillit, plein de soleil, une biche aux abois
Passe comme l’éclair ! — La forêt recueillie,
En son vaste silence et sa mélancolie,
Écoute le coucou, caché dans les massifs,
Qui chante sa chanson aux arbres attentifs…

Au fond des grottes, d’ombre et de mystère pleines,
Erre un parfum d’amour. Des soupirs, des haleines,
Des mots ailés, rêvés, — ainsi qu’un frôlement,
Dans le calme et la nuit bruissent doucement…

Dans le feuillage fin comme de la dentelle
Des bouleaux tremblotants, l’air, le jour étincelle.

Des sapins, dans le fond, dressent leur sombre vert,
Des sanglantes lueurs de l’occident couvert…