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Eclatant dans les airs en rameaux vigoureux ;
Lorsque le vent du soir souffle et passe sur eux,
Il semble que la mer accourt échevelée,
Et roule en mugissant dans l’épaisse feuillée !

Là, comme un bon accueil, on trouve une oasis,
Des mousses, des gazons où l’on vivrait assis !

Tout à coup, des vallons enlacent un bocage
Plein de petits oiseaux dont il semble la cage.
Là, ce n’est que beau temps, que verdure et que chants :
Les cieux sont toujours bleus, toujours fleuris les champs !
Là, comme on est heureux de respirer, de vivre,
De feuilleter son cœur dont le temps fait un livre
Où le bonheur passé se retrouve imprimé !
Comme on relit la page où l’on se crut aimé !…

Je sens comme un baiser qui tombe du feuillage
M’effleurer fraîchement les mains et le visage…
J’entends toutes les voix du passé m’appeler
Dans les frissonnements des feuilles, et parler…
Je hume les parfums mélangés des verdures,
Les haleines des fleurs… — D’harmonieux murmures,